Humeur
Je me lasse très vite des blogs culs, des images qu'on voit partout, des propos (toujours les mêmes) sur la chatte de sa femme ou celle de la voisine concernant les messieurs, quand ce n'est pas leur zigounette prise en photo sous toutes les facettes... et les boules aussi. Parfois, on tombe sur une perle qui sait écrire. J'aime bien les gens qui ont des choses à dire sur leur baise... C'est pas facile de se renouveler dans ce domaine. Seule la partenaire diffère...
Je ne sais pas si les péliminaires sont distincts entre Germaine et Simone, l'homme ne le dit jamais. Parce que avouez, après les préliminaires... c'est d'un répétitif ! Il a un orgasme... oui. Il ne dit pas si sa partenaire elle aussi a pris son pied. Pas très important n'est-ce pas ? Si la même partenaire est audacieuse, elle se laissera photographier en pleine ejac'faciale... Rhââââ, il est fier notre homme. Tout ça c'est à lui, il faut immortaliser... Pas besoin de mots, et moi j'aime surtout la lecture qui accompagne les clichés.
Les femmes sont courageuses quand elles montrent leur corps. Si elles sont fières de leur corps, avec mensurations à la clef "regardez-moi comme je suis belle, comme dans une vitrine", c'est effectivement qu'elles ont quelque chose à vendre. Je passe à autre chose.
On ne fait pas mieux sur les blogs SM. Partout la même rengaine... Ceux (les nouveaux adeptes) qui nous expliquent l'acronyme BDSM... bref, je n'ai pas envie d'en parler tellement c'est ennuyeux. Ceux (celles) qui donnent des conseils, presque des ordres. Et aussi cette espèce de compétition entre dominants, les Maîtres seront très attachés à l'endurance de leur soumise, et les Maîtresses à la plus belle cravache (ou tenue) vue dans le club.. Ceux-là sont toujours en représentation (qu'est-ce que ça doit être fatiguant !), sans être légers un seul instant. Qui a dit qu'internet développait la grosse tête, la mégalomanie ?
Dans mes errances nocturnes, je préfère visiter les blogs vanilles.
Hier je tombais sur une petite merveille... J'y suis restée deux heures, pas moins, et je n'ai pas tout lu. Il s'agit d'un blog sans prétention, mais les mots sont dits avec une telle délicatesse... le contraire de la bêtise. C'est une jeune femme gaie, remplie d'amour et de passion pour son mari, son chat... et surtout la vie, qui entretient son blog. Je ne donnerai pas le lien publiquement (vous connnaissez l'effet boomerang des blogs). Elle fait passer à travers ses billets toutes les émotions de l'existence. J'ai souri... souvent. Mais elle m'a surtout apaisée.
Et ce matin... patatra... un lien des liens, me voilà sur un blog, où la dame se raconte comme face à une copine qui viendrait la voir mourante sur un lit d'hôpital. Je sais que la maladie et les traitements sont durs à supporter... mais ce que je crois surtout, c'est qu'internet (et oui encore), quand on entretient un blog de longue date, annihilie toute pudeur.
Bien sur, moi aussi j'essaie de gribouiller un blog... je ne suis jamais sérieuse. Celles et ceux qui me connaissent savent que pour moi la vie est une grosse farce. Je suis beaucoup trop libre et surtout pudique (ben oui !) pour raconter ma vie ouvertement sur le net.
Mais promis... Bientôt, je vous mets ma chatte en photo.
Illustration Paul Lorenzi