A la semelle de vos souliers.
Je trouve cette photo de Gilles Berquet, sublime. Les purs fétichistes
apprécieront l'immobilisation totale de l'homme dressé essentiellement
à l'adoration des escarpins, ou peut-être bien des pieds de femme.
Ce qui me rappelle un masochiste rencontré sur un chat, alors que bitch faisait déjà partie de ma vie.
Plus
jamais je n'ai croisé masochiste aussi cérébral que ce soumis qui ne
formulait aucun désir autre que celui de servir une femme, faire son
ménage et se rendre utile. C'est ainsi qu'un jour il m'accompagnait
jusqu'à Orly pour aller chercher une amie. A sa descente d'avion, il
s'emparait de sa valise, et nous suivait dans les couloirs, marchant
trois pas derrière nous sans dire un mot. De même, il restait muet dans la
voiture. Ce qui est fort appréciable quand on a des choses à se dire
entre nanas.
Une autre fois, il nettoyait toutes les vitres de mon appartement sans
s'affubler d'un tablier de soubrette, restant habillé de ses jean et
tee shirt. Oh combien j'étais soulagée de ne pas avoir à le féliciter
sur sa tenue ou son maquillage (les soubrettes adorent être admirées et ça prend un temps fou),
je vous assure que c'est très reposant...
Il se déplaçait au moindre appel téléphonique, pour me ramener le journal ou un paquet de cigarettes.
Vint le moment où sur le chat il demandait sa taille à bitch pour lui offrir des petits dessous. C'était disait-il son plaisir.
Mais le pire, alors qu'un jour je l'attendais pour du ménage en
revenant des courses, il se jetait à plat ventre sur le plancher et se
mit en mesure de lécher la semelle de mes chaussures. Je n'avais pas
eu le temps de passer des escarpins.. je portais des
chaussures de marche... Je vous laisse imaginer la propreté des
trottoirs parisiens même dans un quartier huppé (et oui !). M'y
opposant, en lui proposant d'attendre sagement dans cette position,
face contre le sol, que je retire mes souliers crottés, il
s'emparait de ma cheville, au risque de me faire tomber (franchement
dangereux parfois le rôle de Domina), et devant mes yeux ébahis et mon
mutisme plutôt rare, il s'empressait de nettoyer mes semelles de sa
langue agile... no comment ! S'il avait été malade à la suite, j'en
aurais été informée...
Jamais.. je le souligne, cet homme n'a demandé une compensation sexuelle, c'est plutôt rare, sinon inexistant.
Un
jour je déménageais, je ne le revis plus. D'autres femmes le
connaissaient. Il me semble qu'il n'évoluait que dans le XV°
arrondissement.
"Obéissant75" (son pseudonyme), si tu me lis !! (façon Michel Druker).