Masochiste
J' ai beau être une Dominatrice ((comme ils disent), désormais sans soumis... il n'en demeure pas moins que je m'égare sur des sites SM, je lis des blogs SM, je participe à des forums SM... Je lis aussi des bouquins de philo, psycho, socio, tout ce qui me rappelle que l'Homme est un loup pour l'homme... et la connerie universelle (en n'ignorant pas qu'on est toujours le con de quelqu'un... Ca me sert quand même d'être analysée).
C'est ainsi que j'.ai retrouvé ce texte intitulé "maso" de Pierre Desproges... Je trouve qu'il correspond assez bien au personnage de la photo. Si le masochiste (assez complet, il faut le dire) se reconnaît, qu'il veuille bien me pardonner, je ne sais plus du tout où j'ai trouvé son portrait... Je suis prête à le retirer s'il en formulait le désir... Il peut aussi nous apporter sa contribution. Exhibitionniste serait un plus, ça lui permettrait de briller au firmament, une journée entière sur mon weblog...
"La première manifestation de la nature profondément masochiste de Christian Le Martrois remonte à l'instant même de sa naissance.
Il eut bien une joie à l'âge de trois mois, quand son grand frère eut l'idée inespérée d'enduire de piment rouge la tétine de son biberon. Mais, par la suite, il comprit qu'il devait lui-même prendre en main son douloureux destin, sans plus compter sur le hasard.
La puberté de Christian restera comme un chef-d'oeuvre dans l'art secret des supplices vonlontaires et des souffrances de l'âme autoconsenties. À quinze ans, il avait mis au point une technique dite de l'onanismus interruptus génératrice de frustrations violentes telles qu'elles le poussaient à se taper la tête contre les murs de sa chambre qu'il avait tendus de papier de verre no 5 sur les conseils d'un vendeur du BHV ex-marcheur sur braises à l'académie des derviches émasculés volontaires de La Bourboule.
À trente-trois ans, Christian épousa une virago bavaroise dresseuse de bergers allemands au chenil la Schlag d'Oradour-sur-Glane. Dans l'intimité, elle appelait son mari Kiki, lui faisait rapporter la baballe, et l'obligeait à manger de la merde et à lire Jour de France , en écoutant le groupe Indochine.
C'était le bonheur."
Desproges - Chronique de la haine ordinaire